- DEJEUNER EN TRES BONNE COMPAGNIE ! /feat ELOISE RHODES

Je me réveille toutes les nuits. J’ai des insomnies et je fais des cauchemars en ce moment, je ne sais pas ce qui m’arrive très sincèrement. Cela n’est pas coutume chez moi d’habitude, de ce fait, je me pose des questions. Il est quatre heures du matin quand je tourne en rond dans mon immense lit bien vide. Je sais que je n’arriverais sans doute pas à me rendormir. Je décide alors de contempler le plafond dans le noir, je ne vois absolument rien. J’attends que le temps passe, les yeux toujours ouverts. C’est lorsqu’il est sept heures et quart que je décide de me lever. Que pourrais-je bien faire ? Je décide de faire un peu de sport. Je prends une douche bien chaude, je prends mon sac de sport et je me prépare. Je suis inscrit dans une salle et je fais beaucoup d’exercices, cependant, aujourd’hui je ne me sens pas en super forme, sans doute parce que j’ai très peu dormi. Je reste un certain temps là-bas. Après ces heures passées à sculpter mon corps d’athlète – je rigole bien sur – je prends une douche et je m’en vais pour prendre un petit déjeuner. Je rentre dans un Starbuck quand je reçois un message. Il s’agit d’Eloise, une amie proche que j’adore. Je réponds rapidement à son texto, je lui dis que je suis entrain de petit déjeuner et elle me propose de déjeuner avec moi ce midi. Je suis pour, après tout je n’ai rien à faire et puis ainsi nous pourrons discuter tranquillement. Elle me propose Chinotown. Pourquoi pas ! Après tout cela fait un moment que je n’ai pas mangé chinois. Je lui réponds rapidement que je suis OK, puis je continue ma matinée. Je me dis qu’il faudrait que je lui offre des fleurs, après tout c’est la moindre des choses, non ? Cela fait un petit temps que nous ne nous sommes pas vus tous les deux alors je décide d’arpenter les boutiques de la rue pour lui offrir un petit quelque chose. Eloise est une très belle jeune femme, mais ces derniers temps seule une reste dans mon esprit : Bianca. Il s’agit d’une très belle avocate rousse qui a choisi de prendre le dossier d’un de mes anciens patients. Il porte plainte contre moi pour erreur médicale. Je dois admettre que cela me turlupine …  Je ne suis pas un mauvais médecin, mais on fait tous des erreurs non ? C’est sans doute pour cela que je ne dors plus la nuit. Je m’en veux affreusement. Je ne sais pas comment cette affaire va se terminer, mais je décide de penser à Eloise, mon amie. Je lui offre des grosses marguerites et je lui prends des macarons. Qui n’aime pas les macarons de toute façon ? Je décide de rentrer tout de même pour me changer. Un jeans, un t-shirt et des baskets avec bien entendu le bouquet et les macarons. J’arrive rapidement à Chinatown en voiture, je me gare rapidement et je pénètre dans le restaurant. Nous n’avons pas pris le temps de réserver, mais heureusement il reste des tables. J’annonce alors au jeune homme qui se présente que je désire une table pour deux et que la seconde personne va venir me rejoindre. Je choisis une table un peu "loin" des autres pour discuter en toute tranquillité. Lorsqu’Eloise arrive je lui tire sa chaise et je lui offre immédiatement les fleurs et les macarons. « Je ne pouvais pas venir sans rien. » Je lui souris avant de reprendre : « Je suis très content de te voir, j’avais besoin de souffler un peu. »

Je dois admettre que je suis très heureux de retrouver mon amie. Elle est adorable et cela fait un long moment que nous ne nous sommes pas vus. Nous avons tous les deux des métiers assez compliqué à gérer. Elle est journaliste et moi je suis médecin généraliste. Nous faisons énormément d’heures dans la semaine et cela est compliqué pour avoir une véritable vie à côté de nos boulots. Heureusement, il nous arrive de nous trouver des créneaux. Aujourd’hui elle m’envoie un texto pour me dire qu’elle a bien envie de manger chinois. Je lui réponds immédiatement que oui, j’aimerai manger avec elle. J’ai fait mon sport, j’ai pris une douche et je suis rapidement parti rejoindre le restaurant où nous nous sommes donnés rendez-vous. J’attends quelques minutes avant qu’elle n’arrive, mais cela ne me dérange absolument pas. J’aime être en avance et c’est donc toujours moi qui arrive le premier. J’essaye de faire la même chose dans mon métier. Je n’aime pas avoir la salle d’attente bondée de monde, de patients qui attendent depuis des heures que je les fasse rentrer dans mon cabinet. D’ailleurs, je ne prends jamais sans rendez-vous, ou très rarement, quand il faut vraiment que j'ausculte une personne. Je ne sais pas si je dois parler à Eloise du problème qui entache ma vie en ce moment. Un patient a porté pleine contre moi, il veut m’envoyer au tribunal et me faire payer cher apparemment … j’aimerai trouver une sorte « d’entente » avec lui pour ne pas aller jusqu’à un procès, mais je ne sais pas si cela sera possible ou non. Je dois bien admettre que ça me travaille. Je suis moins souriant et je réfléchi beaucoup trop. Quand Eloise arrive, je me lève pour lui faire la bise et je lui offre le bouquet de fleur et les macarons. Le serveur lui tire sa chaise et elle s’assoit devant moi. Je suis heureux de la retrouver et un sourire fend alors mon visage mutin. Elle me dit que je suis trop gentil, je me contente de sourire. J’aime faire plaisir aux personnes que j’aime tout simplement. Elle m’annonce que nous ne nous sommes pas vus depuis des lustres et elle a bien raison ! Je suis content de l’avoir en face de moi c’est certain. La question fâcheuse arrive, comment je vais. Je ne sais pas quoi lui répondre très sincèrement. Je suis perdu, mais je décide de lui dire la vérité, après tout nous sommes amis. « C’est compliqué disons. » Je prends une grande respiration, puis je reprends. « Un patient porte plainte contre moi pour erreur médicale. » Je hausse les épaules avant de me coller contre l’assise de ma chaise. « Il n’est pas très concilient et puis il a trouvé un super avocate. » Oui, je me suis renseigné sur elle, normal non ? Je sais qu’elle travaille dans le meilleur cabinet d’avocats de la ville. C’est impressionnant, elle n’a jamais perdu de procès. « Elle est vraiment très bonne, elle n’a jamais rien perdu je crois bien. » Je pousse un soupire, puis je prends l’une de ses mains pour la serrer tendrement dans la mienne.  « Tu sembles crever. » Je lui offre un sourire. « Tu devrais te reposer un peu. Moi aussi tu me diras ! Je n’arrive plus à dormir, ce procès me travaille ... » Je hausse les épaules une nouvelle fois. « J’aimerais que l’on n’aille pas jusqu’au procès très sincèrement, si on peut trouver une entente, enfin tu vois. » Le serveur arrive et nous demande ce que nous désirons boire. Je pose alors mon regard son mon amie pour la laisser choisir.

Je suis apaisé de passer du temps avec ma chère amie : Eloise. Je dois bien concevoir que j’ai besoin d’elle, surtout en ce moment. Tout se complique dans mon existence. Je suis enfin devenu médecin, je me suis trouvé le cabinet parfait et en plus j’ai de très bons patients. Du moins, en apparence seulement. Le procès me travaille … je ne sais plus quoi penser vraiment. Je suis un bon médecin, j’ai peur que les patients me fuient après cela, c’est sans doute pour cette raison que j’ai décidé que je n’irai pas jusqu’au tribunal. Bien sûr, j’ai peur que ce patient demande beaucoup trop d’argents. Je viens tout juste de finir de payer mes études, j’ai mon propre cabinet que je dois payer alors perdre de l’argent ainsi serait réellement dommageable. Autant dire que je suis tout particulièrement anxieux, déprimer et dévaster. J’aimerai que les choses s’arrangent, mais est-ce possible ? Très sincèrement je ne sais pas. J’ai parfois envie de mettre les clefs sous la porte pour partir loin de Manchester. J’ai toujours rêvé d’aller en Suède, est-ce le bon moment ? Tout quitter pour vivre dans un petit village avec port de pêche. J’avoue, cela me fait rêver. Je pense que lorsque j’aurai assez d’argent et en retraite je partirais là-bas. Bien sûr, je ne partirais pas tant que mes parents seront en vie, mais lorsqu’ils ne le seront plus j’irai finir mes jours là-bas. Avec Tom on voulait même se mettre à la pêche. Sacrée reconversion professionnelle ! Cela me fait sourire, c’est déjà ça. Je garde toujours sa main précieusement dans la mienne, puis je hausse les épaules. « Je ne sais pas très sincèrement. Je suis bon médecin, cela va me faire une mauvaise publicité tu sais. Si cela se trouve je vais perdre tous mes patients. » Je pousse un soupire et je regarde ailleurs, je sens les larmes montées. « Je sais seulement qu’un patient à porter plainte contre moi pour erreur médicale. Je n’en sais pour le moment pas plus. » Une nouvelle fois je hausse les épaules. Soudainement je n’ai plus très faim. Je me demande bien ce que je vais pouvoir commander. « Nous n’avons pas encore choisi. » Je dis simplement au serveur. Il s’en va donc, nous l'appellerons lorsque nous aurons choisi. « Il s’agit de Bianca Dwyer. Je me suis renseigné sur internet, elle est dans la meilleure boite d’avocats de la ville. » Je soupire. Je la trouve très belle qui plus est, nous nous sommes croisés à la fête foraine et nous avons sympathisé. Est-ce raisonnable ? Devrai-je en parler à Eloise ? « Nous nous sommes rencontrés un soir tu sais, elle était à la fête foraine. » Je me pince les lèvres. J’examine alors le visage de mon amie, elle a les traits tirés, je me demande quand elle a dormi pour la dernière fois. « Ce n’est pas raisonnable tu sais. Tu dois te reposer. » Je lui souris un instant avant de reprendre : « Et si on partait loin d’ici tout les deux ? J’ai toujours rêvé d’aller en Suède, on pourrait se prendre de bonnes vacances ! » Je sais que sa réponse sera négative, mais j’espère dans le fond qu’elle me dira oui. Elle m’annonce qu’elle sera toujours là pour moi, bien évidemment cela est réciproque. « J’ai de la chance de t’avoir. Tu es vraiment une super amie. » Je demande au serveur de venir, j’ai soif, il faut que je boive. « Que choisi-tu ? À boire et à manger bien sûr. » Je lui souris, sincèrement, sans lui lâcher la main.

Je ne suis pas à en forme. Depuis que je sais que je vais sans doute devoir me rendre au tribunal je ne suis plus le même Kessy. J’ai troqué ma joie et ma bonne humeur avec un réel sentiment de solitude et de tristesse. Mon métier je l’aime, je suis né pour être médecin généraliste. Je le voulais depuis toujours, dès mon enfance. Je savais ce que je faisais. Je voulais atteindre mon but coute que coute et cela avait payé. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui je me retrouve sur le fil. Je ne sais pas ce qui va se produire. J’ai l’impression qu’après ce procès quelque chose dans ma vie va changer : en bien ou en mal. Mon amie Eloise me dit que mes patients seront fidèles, mais combien ? Ils finiront pas tous partir parce qu’ils auront trouvé mieux ailleurs, je le sais pertinemment. Une fois que vous avez une étiquette de coller sur votre front, il n’y a plus rien à faire. On vous range dans une catégorie et c’est fini pour vous. Du coup, je sais que si je perds mon affaire je devrais vendre le cabinet. Je partirais sans doute de Manchester pour voyager et trouver un havre de paix. Je pense que j’irais en Suède, je pêcherais des poissons et je m’installerais dans un petit coin tranquille, dans une petite maison donnant sur un point d’eau. Je pense que je serais un très bon pêcheur. Bien sûr, je devrais quitter toutes les personnes que j’aime ici, mais je crois que j’arriverais à m’y faire. Je viendrais revoir ses personnes de temps en temps … je me rends soudainement compte que je déprime et que j’agis comme si tout était joué d’avance. Je ne devrais pas penser ainsi, je le sais … je souris alors à mon amie, je l’adore, elle est toujours présente, je peux me poser sur son épaule, je peux lui parler de tout, elle sera toujours présente pour moi et bien sûr cela est réciproque. Eloise est véritablement un bol d’air frais pour moi. Elle est mon amie, elle est même une amie proche et je tiens sincèrement à elle, plus que tout même. J’ai besoin d’elle pour aller mieux et discuter, elle ne me jugera jamais. Elle est sans doute la meilleure amie que je n’avais jamais eu jusqu’à présent. Je ne sais pas quoi lui répondre lorsqu’elle dit que mes patients resteront, je n’en suis réellement pas sûr, je suis même extrêmement pessimiste. Lorsque je lui parle de Bianca Dwyer elle m’annonce qu’elle a entendu parler d’elle. D’ailleurs, cela me fait penser que je n’ai pas encore trouvé d’avocat puisqu’il va falloir me défendre. Cela me déprime davantage. Je ne connais personne, je ne saurais pas qui prendre. « Tu connais peut-être un avocat ? Je n’en ai pas cherché pour le moment, je n’y pensais pas tout simplement. » Je hausse les épaules et je lui souris. Je lui dis alors que je n’ai pas parlé du procès avec mademoiselle Dwyer, mais je ne lui ai pas dit l’essentiel, elle me plait. Comment le lui dire ? Elle serait sans doute inquiète pour moi, que je tombe dans les filets de l’avocate qui va défendre ce fameux patient. Je préfère donc me taire sur ce sujet. Eloise me répond alors qu’elle pourrait partir tout de suite. Je souris davantage, on devrait se faire au moins un weekend où elle voudra. Entre elle et moi il n’y a pas de quiproquo. Elle est une amie pour moi, une sorte de sœur, il n’y a aucune attirance entre nous. D’ailleurs, je crois bien que mon meilleur ami Max lui plait. J’adore ce mec, il est génial. Je garde un geste tendre pour mon amie qui est épuisée. « Sincèrement pense-y. Un weekend, juste deux ou trois jours à profiter du soleil, d’une piscine et ne plus penser au travail. » Je suis sérieux, je voudrais vraiment partir loin de Manchester ne serait-ce que quarante-huit heures. Eloise me dit alors que je suis fantastique et je me sens rougir. Je ne suis pas habitué aux compliments, cela me fait tout drôle. Le serveur arrive de nouveau puisque je l’appelle pour commander. Je meurs de soif alors je demande de l’eau plate, je ne suis vraiment pas alcool. Je choisis le hamburger et les frites avec de la salade et Eloise commande elle aussi. Je me demande si je dois lui demander si elle a un homme dans sa vie et si c’est le cas est-ce Max ? Il est mon meilleur ami et elle est ma meilleure amie. Jamais je ne choisirais s’ils venaient à se disputer parce que je tiens bien trop au deux.

Je ne sais plus quoi penser. Cette personne qui veut m’envoyer au tribunal m’a complètement déstabilisé. J’ai toujours rêvé d’être médecin généraliste et à présent à cause de cette personne je risque de tout perdre. Je ne sais pas ce que je deviendrais si on me retirait de l’ordre des médecins. Bien entendu, je me suis dit que je partirais en Suède, que j’y pêcherais et que j’habiterais dans une superbe maison de couleur au bord de l’eau, mais ce n’est pas vrai. Très sincèrement je ne sais pas ce que je ferais. J’ai perdu mon meilleur-ami Tom il y a plusieurs années, je ne pourrais pas perdre ce boulot que nous désirions tous les deux. Si Tom avait été toujours vivant nous aurions ouvert un cabinet ensemble. Ce n’est pas seulement mon rêve, c’est aussi celui de Tom et je ne peux pas me permettre de le décevoir. Il faut que j’enterre cette affaire, il faut qu’elle se termine rapidement. Je vais prouver que je suis un très bon médecin. Je dois me battre c’est certain. Je ne dois plus me laisser aller, parce que Tom lui n'agirait pas ainsi. Il se battrait pour nous deux. Il ne faut tout bonnement pas que je baisse les bras. Je suis d’un seul coup remonter à bloque, comme quoi j’ai vraiment besoin d’Eloise pour aller mieux. Je l’adore, c’est une vraie amie. Elle est géniale. Elle est toujours là pour les personnes qu’elle aime, même pour celles qu’elle ne connait pas. Elle a un cœur énorme et elle fait toujours passer les autres avant elle. C’est sans doute aussi pour cela qu’on l’aime, mais elle a besoin de prendre du temps pour elle. Je la trouve tout particulièrement fatiguer. Elle semble aussi amaigri. Je sais qu’elle se fait beaucoup de mourons pour Maxwell, mon meilleur-ami, mais aussi le sien. Dans le fond j’ai toujours vu qu’elle s’intéressait à lui. Nous n’en avons jamais réellement parlé. Je me demande quand elle osera enfin me dévoiler ce qu’elle ressent pour lui. Elle peut prendre tout son temps, je suis toujours présent pour elle et cela ne changera jamais. Eloise est très importante pour moi, elle fait partie en quelque sorte de mon équilibre. Elle est si importante, elle connait tout de moi et elle déchiffre tout en un regard. Elle est vraiment très forte, elle a le cœur sur la main tout simplement. Quand elle me dit qu’elle me trouvera un bon avocat je respire de nouveau. C’est vrai que sa boite doit en avoir, il me faut vraiment une pointe parce que mademoiselle Dwyer me semble tout particulièrement féroce. Je sais qu’elle est la meilleure avocate de sa boite et sa boite est réputée pour être la meilleure de la ville, je suis donc mal barré. Je ne sais pas si notre rapprochement fera qu’elle sera plus clémente avec moi, à vrai dire je ne veux pas de traitement de faveur. Je suis attiré par elle c’est certain, mais je ne peux pas me permettre d’avoir une idylle avec cette jeune femme, du moins quand qu’il y aura cette affaire. D’ailleurs, Eloise me déchiffre rapidement. Elle me dit que je suis mordu de cette avocate et elle a raison. Je me mets alors à rougir, c’est terrible. Je baisse les yeux et je pousse un long soupire. Que pourrai-je répondre ? Elle l’a immédiatement deviné … « Je … » Je cherche mes mots. « Je sais que c’est mal, mais c’est venu d’un coup tu sais. » Je me stoppe de nouveau. « C’est genre comme un coup de foudre. » Je pense que c’est vraiment la bonne expression. Oui, un véritable coup de foudre. Dès que je la regarde je me sens chavirer, je n’ai jamais ressenti cela auparavant. Heureusement elle change de conversation. Je suis soulagé et je peux respirer de nouveau. Elle est partante pour un weekend entre nous à respirer et à tout oublier. J’en suis très heureux, nous en avons réellement besoin tous les deux. « Tu sais, deux ou trois jours, il n’arrivera rien à personne. » Je lui souris avant de serrer une de ses mains dans les miennes. « On en a vraiment besoin tous les deux. » Je dis la vérité, il faut vraiment qu’on prenne un peu de distance et puis entre amis on va bien s’amuser.

Eloise est ma meilleure-amie. Je l’aime comme une sœur, véritablement. Maxwell est mon meilleur ami, il est lui aussi comme un frère pour moi. Je sais que je peux tout lui dire, c’est un mec génial, Eloise aussi est géniale. J’ai beaucoup de chance de les avoir tous les deux, ils sont comme ma famille. Je ne leur ai jamais parlé cependant de Tom, en fait, peu de personnes savent pour lui. C’est-à-dire ses parents, sa famille et la mienne de famille. J’aimerai leur en parler, mais j’ai peur de me mettre à pleurer, je ne me sentirais pas ridicule, j’ai seulement peur que tout remonte à la surface. J’ai peur d’être de nouveau noyer dans mes sombres pensées, dans cette douleur criante que j’ai eu durant de longues années avant qu’elle ne se dissipe. Pourtant, je sens que j’ai le besoin d’en parler et Eloise est la personne parfaite, elle écoute toujours, d’ailleurs je ne connais pas personne plus aimante qu’elle. Elle a le cœur sur la main, elle est toujours soucieuse des autres, d’ailleurs elle fait passer le bien être de ses amis, de sa famille avant le sien. Je sais qu’elle me trouvera un très bon avocat, mais je n’ai pas non plus envie de me mettre à dos Bianca. Oui, je l’avoue, je craque pour elle. Je n’ai jamais rencontré une femme aussi belle, je suis mordu comme on dit, amoureux pour être plus claire. Je ne l’ai été qu’une fois, c’était au collège et cette fille n’était pas à la hauteur de Bianca, bien loin de là. Je sais que la situation est complexe, je ne sais pas où cela va nous mener, mais je voudrais construire une relation avec elle, oui j’ai bien dit construire. Je souris bêtement lorsque je pense à elle, décidément je suis vraiment amoureux ! Cela m’effraye en quelque sorte, j’ai peur de souffrir, mais j’ai surtout besoin de l’aimer, de l’exprimer, je veux que le monde entier le sache. Quand Eloise me dit qu’elle sait ce que c’est, je lui souris. Bien sûr je le sais. Je ne suis pas idiot. Elle est amoureuse de Max, mais elle refuse d’en parler. Pourtant, cela se voit comme le nez au milieu du visage. Eloise est amoureuse, le soucis c’est que Max ne ressent pas la même chose à son égard. Premièrement, il me l’aurait dit et puis je sais qu’il l’aime énormément, mais pas comme elle le voudrait. Je ne sais pas comment le lui faire comprendre, je ne veux pas la briser, mais je sais qu’elle se fera briser le cœur de toute façon par Max, à moins qu’il tombe amoureux d’elle, après tout cela peut-être possible. Je me contente de la regarder, de lui sourire et de lui tenir sa main. « Je sais Eloise. » Je réponds simplement. Je fais allusion au fait qu’elle est amoureuse de Max, mais je dévie la conversation. Je lui parle de trois jours loin de tout pour se reposer avant que j’aille peut-être au tribunal, que je perde le droit d’exercer. Cette idée me donne le cafard, mais il faut quand même que j’y pense, puis je me dis que je deviendrais pêcheur en Suède. J’ai toujours rêvé d’y aller, je pourrais ainsi réaliser ce rêve. Puis, je me rappelle qu’il faut que je lui parle de Tom. Je deviens soudainement triste, mon sourire s'estompe. « Je dois te dire un truc. » Je pousse un soupire, je préfère regarder nos mains plutôt que d’affronter son regard. « J’ai eu un meilleur ami, il se prénommait Tom. On s’est rencontré au collège lui et moi. » Je m’arrête un instant avant de reprendre : « Nous faisions les mêmes études à la FAC, malheureusement il a eu un accident, il est décédé. Il était comme un frère. Je lui ai promis de devenir médecin, c’était notre rêve. J’ai peur de le trahir si je venais à perdre mon job. » Je n’ose toujours pas la regarder, je suis bien trop émue, je sens les larmes monter.