- TOUJOURS PARTENAIRE ! /FEAT - SHAW L. PRESCOTT

J’ai la nette impression que tout se joue dans ma tête. Je n’étais pas présente et pourtant j’ai l’impression de le vivre, toutes les nuits. Je vois mes parents partir main dans la main. Ils nous annoncent qu’ils vont faire un saut à la banque pour mettre dans un compte épargne, du moins c’est ce dont je me souviens. Ensuite, ils nous embrassent, comme de coutume quand ils partent. C’est un baiser d’habitude, ceux que l’on donne sans penser qu’il n’y en aura pas d’autre. Ils partent en souriant et ils disparaissent à jamais … C’est toujours à cet instant que je me réveille. Je suis en sueur, je tremble, mon souffle se fait court. Il faut que je me reprenne, ils ne reviendront jamais. Jamais. J’ai le cœur qui se sert, j’ai cette sensation de l’abandon qui me gagne à chaque fois. Je pleure en silence comme toutes les nuits. Je ferme les yeux un instant, puis je décide de me lever. Je dois me préparer puisqu’aujourd’hui je cours avec une amie. Elle se prénomme Shaw. Je l’adore, elle est réellement une amie à mes yeux, mais elle ne connait pas mon histoire. Je crois que je n’ai pas envie de la raconter, d’ailleurs je ne l’ai jamais révélé à qui que ce soit. Je ne compte que sur mon frère. Il est mon tout, il est mon univers, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Nous sommes comme les cinq doigts de la main et cela jusqu’à la fin. Nous partageons tout, j’ai réellement besoin de lui pour tenir debout. Sans son épaule je ne serais déjà plus de ce monde. D’humeur morose, je décide en tout premier de prendre une douche brulante. Je n’aime pas réellement l’eau chaude, mais cela me fait du bien. J’ai l’impression que toute la saleté qui est imprégnée en moi se dissipe au contact de cette eau bien trop chaude. Ensuite, je me prépare un thé vert menthe. Je n’aime pas réellement le café. Je me rends alors compte que je dois rapidement me préparer afin d’être à l’heure de notre rendez-vous à Shaw et moi. Nous allons courir ensemble. Plus besoin de téléphone avec toute sa batterie. Nous discutons de tout et rien. Je parle parfois de mon travail, mais je ne m’épanche pas sur ma vie personnelle, sur ce qui fait mal. Je décide de prendre mon jogging violet, mes baskets grises et mon sweat, celui de papa. Je hume son odeur un instant, j’ai toujours l’impression qu’il s’agit de la sienne malgré le fait que je l’ai lavé plus d’une fois. J’attache mes cheveux en une queue de cheval et je m’empare de mes clefs. Je commence à courir de mon logement jusqu’au parc, l’endroit où nous nous sommes données rendez-vous. Nous avons pour coutume de nous attendre toujours au même endroit : sur le banc juste à l’entrée du parc. Je commence quelques étirements quand je l’aperçois. Un sourire sincère nait sur mon visage, puis je lui embrasse la joue, heureuse de la retrouver. « Bonjour Shaw. » Je lui dis avec douceur. J’espère qu’elle me permettra d’oublier quelques instants, d’avoir un peu de répit dans ma vie si compliquée …