Nous avions rendez-vous ? /feat Belial Ness

La journée a simplement commencé. Nous sommes lundi, le premier jour de la semaine et je suis assis sur l'un de mes tabourets, profitant de mon  café noir, sans sucre. Comme tous les jours je commence par un café. Je mange une madeleine sans gluten, je suis allergique. Mon médecin me disait plus jeune que c'était comme du "poison" pour mon organisme. Je dois bien admettre que je fais souvent des écarts, mais pour les gâteaux c'est différent, j'en mange toujours sans gluten. De plus, ces madeleines sont très bonnes, elles sont mes préférées. Une fois le petit déjeuné terminé je prends une rapide douche et j'enfile un boxer, un jeans et une chemise blanche. Je retrousse les manches, je mets mes bottes noires Doc Martin's, j'attrape ma veste en cuir noire et je m'en vais avec mes clefs. Je prends un vélo et je me rends ainsi au cabinet médical que j'ai ouvert. Comme toujours, je suis en avance, mais il y a déjà des patients qui attendent. Comme tous les matins je leur dis que je ne prends personne sans rendez-vous sinon je ne finirais jamais à une heure convenable. Je prends alors rendez-vous avec eux et mes "véritables" patients de la journée arrivent. Il est dans les coups de midi que je termine ma matinée. Comme toujours je vais me rendre dans un petit bistrot non loin de mon cabinet et je déguste un sandwich sur le pouce. Je bois un cola sans sucre et je reprends dans les coups de quatorze heures. L'après-midi défile jusqu'au prochain patient. Il s'agit de Belial, nous nous sommes déjà vues à plusieurs reprises. Je lui sers chaleureusement la main, avant de lui dire de s'asseoir. "Alors, qu'est-ce que je peux faire pour toi Belial ? Dis-moi tout."

Je passe une journée assez longue. J’ai beaucoup de patients à voir aujourd’hui. Mon planning est plein, mais lorsque mon ami Belial m’appelle pour prendre rendez-vous aujourd’hui même, je ne peux pas lui refuser. Je le prendrais entre deux patients, ce que je ne fais jamais pour personne, sauf pour mon ami évidemment. Je remplis un peu de paperasse, je prescrits des médicaments quand j’appelle Belial. Un homme âgé grogne, j’ai bien envie de lui faire une grimace, mais je me retiens. Je souris quand j’aperçois Belial lui tirer la langue, j’ai même envie de pouffer de rire, mais je ne peux pas. J’ai déjà un procès au cul alors si je me mets à me moquer de mes patients je n’aurais plus personne. De ce fait, je fais entrer Belial en lui serrant la main et je ferme la porte derrière lui. « J’avoue que le tirage de langue m’a donné envie de rire. » Je lui offre un immense sourire avant d’aller derrière mon bureau pour m’asseoir sur mon fauteuil. Belial prend lui aussi place, il s’assoit sans que j’ai besoin de lui dire, nous n’en sommes plus là à présent, Belial est ici comme un ami plus que comme un patient. « Qu’est-ce qui t’amènes ? » Je lui demande simplement quand il m’explique. Je l’observe un instant, inutile de me dire qu’il a bu, cela se voit et puis je ne suis pas ici pour le juger. J’admets que je n’aime pas boire, cela n’est pas mon truc. Je fume une cigarette de temps en temps, cela fait trois mois que j’ai toujours le même paquet. Je n’en éprouve pas le besoin, mais si je sais que je n’ai pas de paquet au cas où je ne fais que d’y penser. « Tu fais de l’auto médication maintenant ? » Je lui souris avant de me lever. « Viens là, retire ton pantalon je vais voir ce qu’a ta jambe. » Je lui fais signe de monter après qu’il est retiré son pantalon. « Il faut que je te raconte, un patient porte plainte contre moi pour erreur médicale. » J’ai besoin d’en parler à quelqu’un et je sais que Belial ne me juge jamais, comme je ne le juge pas moi non plus. « Je ne sais pas ce que j’ai manqué. Je ne suis pas en forme de plus en ce moment. » D’ailleurs, je ne mange quasiment plus, sans doute à cause du stress du à cette plainte contre moi. « & bah c’est pas beau à voir ! » Je lui dis une fois qu’il me montre sa jambe. « Il va falloir que je te prescrive des anti-douleurs c’est certain, puis il va falloir que tu … » je m’arrête un instant. « Je ne te dis pas ce que tu dois faire, mais la prochaine fois cela pourrait être pire. » Je lui fais signe de revenir sur le fauteuil, alors que moi-même je regagne le mien. Nous allons sans doute rester un moment à discuter. Je vais faire attendre mes autres patients, mais à cet instant je m'en moque.